Première élection présidentielle pour les résidents du FAM Les Yverières

Léa Glacet, psychologue au FAM Les Yverières, Said, Marie-Ange et Lilian, membres du groupe citoyen

Depuis 2019, le droit de vote est ouvert à toute personne en situation de handicap intellectuel.  Pour une grande majorité des personnes accompagnées par l’Unapei 30, les élections présidentielles représentaient le premier scrutin auquel elles pouvaient part.

Au FAM Les Yverières, certains résidents avaient déjà voté pour les municipales de 2020 et ont manifesté leur volonté de participer à nouveau aux élections, cette-fois ci pour élire le président de la République.
Afin de les accompagner dans cette démarche et de leur fournir tous les éléments nécessaires à l’exercice de leur droit, un groupe citoyen a été mis en place et animé par Léa Glacet, psychologue de l’établissement.
Après l’inscription de chacun sur les listes électorales, le groupe s’est réuni régulièrement pour décrypter le processus des élections. Pour qui vote-t-on ? Quel est le rôle du président de la république ? Combien y a-t-il de candidats ? Que proposent-ils ? Autant de sujets qui ont été abordés et ont donné lieu à des échanges permettant aux personnes accompagnées par le foyer d’accueil médicalisé d’appréhender la campagne électorale.

Décryptage des programmes grâce aux pictogrammes

Face à l’inaccessibilité des programmes, la psychologue a dû déployer des outils pour la compréhension de chacun et s’est inspirée d’Elyze. Cette application permet à l’utilisateur de sélectionner, parmi plusieurs choix, les propositions correspondant à ses aspirations et de découvrir le candidat s’en rapprochant le plus.
En se basant sur ce mécanisme, la psychologue a réalisé une série de pictogrammes illustrant les différentes propositions des programmes électoraux. Ils ont servi de base d’échange pour animer le groupe et chaque résident a pu réaliser ce qui lui semblait prioritaire. Le rapprochement a ensuite été fait entre les propositions et les candidats, permettant à chacun d’affiner son choix.
Outre un enthousiasme et un investissement de chaque résident dans le groupe citoyen, Léa Glacet a également pu observer un intérêt particulier et une prise de conscience de la vie en collectivité. Pour certaines propositions, des résidents ne se sentaient pas concernés. Cependant ils les ont tout de même jugées essentielles pour d’autres personnes et les ont retenues comme importante dans leur décision finale.

Les séances du groupe citoyen se sont clôturées par une simulation de vote. Se retrouver dans un bureau de vote peut être un moment impressionnant, d’autant plus lorsqu’il s’agit de la première fois. Pour l’appréhender, les résidents se sont entraînés à sélectionner les différents bulletins et à identifier celui de leur choix pour le glisser dans l’enveloppe.
Une opération que les résidents ont réalisé deux fois, pour le premier et le second tour, avec beaucoup d’excitation et la fierté d’avoir accès au droit de vote comme n’importe quel autre citoyen.

L’accès au droit de vote est une étape primordiale pour l’inclusion des personnes en situation de handicap au sein de la société. Et si ce premier pas a été effectué, il reste encore du chemin pour rendre les élections accessibles. Les candidats ont fourni leur programme en FALC (facile à lire et à comprendre) mais le reste des outils n’est toujours pas adapté.
Les membres du groupe citoyen ont souhaité approfondir leurs connaissances au delà des échanges avec la psychologue de l’établissement et ont regardé, de façon individuelle et personnelle, les débats à la télévision. Des débats que tous ont jugé inaccessibles, car trop compliqués et pas sous-titrés ou traduits.
De même pour l’acte de vote le jour J : comment choisir un bulletin avec le nom d’un candidat quand on ne peut pas lire ?